Leçon : Les temps littéraires en français

Leçon : Les temps littéraires en français

I. Les temps du passé indicatif
  • Le passé anterieur

Emploi : Le passé antérieur est réservé à la langue écrite. II s’emploie dans la subordonnée de temps, pour marquer l’antériorité immédiate par rapport à un passé simple.

Formation : Auxiliaire au passé simple plus le participe passé du verbe principal.

verbe avec avoirverbe avec être
j’eus fininous eûmes finije fus allé(e)nous fûmes allés(es)
tu eus finivous eûtes finitu fus allé(e)vous fûtes allé(e)(s)
il eut finiils eurent finiil fut alléils furent allés

On emploie le passé antérieur après les conjonctions après que, aussitôt que, dès que, quand, lorsque si le verbe principal est au passé simple. C’est un temps de la langue écrite, très littéraire.

Exemple :

  • Quand il eut fini son travail, il
  • Aussitôt qu’elles furent rentrées, elles se couchèrent.

 

  • Le passé surcomposé

Formation : Auxiliaire avoir ou être au passé composé + participe passé.

  • J’ai eu parlé.
  • J’ai été sorti.

Emploi : Le passé surcomposé s’emploie dans la subordonnée de temps, pour marquer l’antériorité immédiate par rapport à un passé composé. C’est un temps peu employé.

Exemple :

  • Dès qu’il a eu prononcé ces mots, un concert de protestations s’est élevé dans la
  • À peine Clara a-t-elle été sortie que la pluie s’est mise à tomber avec
II. Les temps littéraires du subjonctif
  • Le subjonctif imparfait

 Emploi : Le subjonctif imparfait est surtout employé en littérature. Il s’agit d’un temps simple qui exprime une action incertaine, non réalisée au moment où le locuteur s’exprimait.

Exemple : Je ne pensais pas qu’il fût aussi désagréable.

Remarque : Quand on emploie le subjonctif imparfait dans une proposition subordonnée, le verbe de la proposition principale est à l’imparfait de l’indicatif.

Exemple :

  • Il fallait qu’il chantât une nouvelle
  • Je ne croyais pas qu’il bondît aussi haut.

Formation : Il est formé sur le radical du passé simple plus les terminaisons –sse ; -sses ; – – t ; -ssions ; -ssiez ; -ssent.

parler je parla(i) = que je parla-sse, qu’il parlâ-t
finir je fini(s) = que je fïni-sse, qu’il finî-t
vouloir je voulu(s) = que je voulu-sse, qu’il voulû-t
voir je vi(s) = que je vi-sse, qu’il -t

Le subjonctif imparfait d’avoir et d’être.

AvoirÊtre
que j’eusseque nous eussionsque je fusseque nous fussions
que tu eusses   que vous eussiezque tu fussesque vous fussiez
qu’il/elle/on eûtqu’ils/elles eussentqu’il/elle/on fûtqu’ils/elles fussent

Remarque : Faites attention à l’accent circonflexe de la troisième personne du singulier. Ne confondez pas le passé simple avec le subjonctif imparfait.

  • II eut / qu’il eût.
  • II parla / qu’il parlât
  • Le subjonctif plus-que-parfait

Emploi : Le subjonctif plus-que-parfait exprime une action incertaine, supposée réalisée au moment où le locuteur s’exprimait. Le subjonctif plus-que-parfait est surtout employé en littérature.

Exemple : Je ne pensais pas qu’il eût rendu ses devoirs à l’heure.

Remarque :     quand    on    emploie    le subjonctif        plus-que-parfait dans   une proposition subordonnée, le verbe de la proposition principale est à l’imparfait de l’indicatif.

Exemple :

  • Il fallait qu’ils fussent partis avant midi.
  • Je doutais qu’ils eussent écrit ces

Formation : Le plus-que-parfait du subjonctif se forme sur le subjonctif imparfait du verbe auxiliaire (avoir / être) plus le participe passé du verbe principal.

Auxiliaire AVOIR
que j’eusse donnéque nous eussions donné
que tu eusses donnéque vous eussiez donné
qu’il/elle/on eût donnéqu’ils, elles eussent donné
Auxiliaire ÊTRE
que je fusse venu(e)que nous fussions venu(e)(s)
que tu fusses venu(e)que vous fussiez venu(e)(s)
qu’il/elle/on fût venu(e)qu’ils, elles fussent venus(es)
III. Conditionnel passé deuxième forme

Emploi et Formation : Le subjonctif plus-que-parfait peut avoir la valeur d’un plus-que- parfait de l’indicatif ou d’un conditionnel passé. Il s’agit d’un conditionnel passé qui ne se rencontre que dans la langue soutenue et même s’il est identique au subjonctif plus-que-parfait, les deux temps non pas la même valeur.

Exemple :

  • Quel homme eût été Balzac, s’il eût su écrire ! » (Flaubert) (« Quel homme aurait été Balzac s’il avait su écrire »).
  • Si j’avais compris la leçon, j’aurais réussi l’examen. (Plus-que-parfait / Conditionnel passé) / Si j’eusse compris la leçon, j’eusse réussi l’examen. (Plus-que-parfait du subjonctif / Conditionnel passé deuxième forme).
  • Si j’avais eu six semaines de vacances, j’aurais terminé mon roman. (Plus-que-parfait / Conditionnel passé) / Si j’eusse eu six semaines de vacances, j’eusse terminé mon (Plus-que-parfait du subjonctif / Conditionnel passé deuxième forme)

Conjuguez les verbes entre parenthèses au plus-que-parfait du subjonctif ou au conditionnel passé 2e forme. Bien que la construction soit la même, vous savez que leur sens est différent. Après avoir conjugué, dites s’il s’agit du subjonctif ou du conditionnel. 

  1. “Un renard jeune encore, quoique des plus madrés, vit le premier cheval qu’il eût vu (voir) de sa vie.” (Jean de la Fontaine)
  2. “Savez-vous que ma femme voulait que je fondisse ma statue pour en faire une cloche à notre église? C’est qu’elle en eût été (être) la ” (Prosper Mérimée)
  3. “Là-dessus, comme s’il en avait trop dit et qu’il eût craint (craindre) de s’emporter, le ministre de la marine lui tourna le dos et disparut dans l’ombre.” (Jean-François Parot)
  4. “[…] cette peau projetait au sein de la profonde obscurité qui régnait dans le magasin des rayons lumineux que vous eussiez dit (dire) d’une petite comète.” (Honoré de Balzac)
  5. “Le voyageur qui eût aperçu (apercevoir) de loin le castel dessinant ses faîtages pointus sur le ciel, au-dessus des genêts et des bruyères, l’eût jugé (juger) une demeure convenable pour un hobereau de province; mais, en approchant, son avis se fût modifié.” (Théophile Gautier)